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Le salon de Balder
18 août 2008

15 OUT


  Par dessus la flèche de l'église liquide comme goutte d'eau, le sel des anges se déverse sur la petite place ou les siècles passent le relais aux autres siècles sous les regards dispersés des bandes de chats pouilleux.
Elle est quand même là ce matin. Pieds liés aux attentes invincibles, poings refermés sur les dernières images. Elle serre fort, elles ne doivent pas s'échapper elles non plus.
Oh! ce matin comme les autres depuis dix ans elle attendrait. 
Il ne viendrait pas ce matin pour refaire ce qui la veille fut détruit dans le grand incendie de son ingouvernable emmanchure, celle qui se ferme avec les bordures un peu râpées autour du pardessus jaune citron en cote de mailles.
La vieille est déjà là.
Elle pense à autre chose. Elle soulève une pierre sur la devanture du vieux musée et elle ne se souvient plus de l'endroit, mais elle sait que c'est là, dans cette partie de la ville.
Peut-être en dessous du grand escalier.
Avec ses marches palmées et toutes ses intentions celui-ci en est un, et un drôle encore.
Pas un  trépassé de l'au-delà non, un de ceux de l'aqueduc des ornements.
Plutôt bien fait et pas retors avec ça.
Il sait ce faire glisser sous les semelles usées de la vieille, elle et ses pieds tordus comme un monument que l'on arrose de nos considérations.
Et elle monte la vieille, elle se tait et elle monte en silence vers l'autre qui n'est pas venu ce matin.
Alors elle fourre son nez au fond de sa poche et respire un bon coup l'odeur de grillé de son vieux chandail aux éclipses rouillées.
Puisqu'il n'est pas venu, c'est elle qui ira.

Balder

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