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Le salon de Balder
19 août 2008

Ne me secouez pas, je suis plein de larmes.

200018_paris_l_enfant_triste_du_cimetiere_du_pere_lachaise 
En conversation avec des visages, beaucoup de visages.
Des traits sans traces, en apparence sans rides non plus.
L'œil comme une écope, ramasse et adopte les feuilles mortes qui entre les tombes forment des ruisseaux, jusqu'à l'écœurement.
Les touristes sont ailleurs, il faut se situer dans l'hiver mais c'est pas des congères de larmes qu'il faut voir dans ses yeux. Plutôt une invitation à écouter.
Le murmure des boulevards, l'accent périphérique aux accélérations fulgurantes et même le ciel qui fait du bruit tellement il à l'air lourd, plombé. Des pigeons, des chats. Ne manque que la brume pour enfermé le matin dans le cloitre d'un romantisme aux colonnes érodées. 
Le décor!
On le voudrait quoi le décor?
Nostalgique, un peu glissant de bile noire avec des toiles de Durer comme balises pour s'accrocher à quelque chose de moins fuyant que la poésie.
Mais bagatelles pour bagatelles ce n'est jamais que nous qui glissons.
C'est immense les allées, les concessions, les divisions, les espaces entre les stèles, un grand échiquier.
Un peu de mort, un peu de vie, un peu de mort, un peu de vie, un peu de mort, un peu de vie... et de temps à autres entre les deux, des arbres et des statues. Elles, pas tout à fait mortes, pas vraiment en vie, dans cet espace entre les deux. Elles observent ceux qui glissent en dessous.
Les promeneurs vivants dans le jardin des morts.
Des corps qui glissent sur des tapis de feuilles mortes, les mêmes feuilles que dans la chanson. C'est toujours les mêmes feuilles, c'est toujours les mêmes chansons qui viennent avec le froid cueillir le promeneur dans les ruisseaux de l'automne.
C'est de l'engrais au fond, juste avant d'enherber les territoires encore à découvert.
Plantons toujours il finira bien par pousser quelque chose
S'en faire comme des habits, une autre peau, une cuirasse, une carcasse pour tenir debout pendant l'hiver.
Et il est toujours là, comme un bâillement qui nous ramène sans cesse à la fatigue, il est toujours là, les yeux fixés, le regard figé, le teint d'avant, un peu passé, il en dit long celui-là avec ses yeux sur la profondeur des abîmes.
 

Balder

G.LAURENT. Photo

H.CALET    . Titre   
 

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