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Le salon de Balder
10 février 2009

Brin d'air

Le froid s'échappe dans la ruelle.
L'effet de son mirage reste encore longtemps sous la peau.
Ou suis-je? Ah oui, celui qui écrit dans la fenêtre.
Elle n'est pas dorée ce matin, il faut en faire des compromis pour lâcher un peu le morceau, le gros morceau, le sujet sans fin qui cache l'acte gratuit dans ses ficelles sémantiques.
Mais ou est Kant?
"Kant quel gâchis" c'est ce qu'il à dit l'homme qui étudie Dieu.
Au début je n'ai pas pris le ressort à la lettre pour enclencher le mécanisme, il y eut d'abord une sorte de; "Temps, contretemps, contretemps, temps".
Puis le professeur est passé. Silence et obscurité sous ses énormes sourcils en poils de gorilles.
Il s'est posé au bord du lac et à il à dit "Les kantiens ont les mains propres parce qu'ils n'ont pas de mains."
Toute la trame du travail était là dans cette phrase éloignée des définitions rébarbatives.
Tout le devoir à faire, résumé en quelques mots, je tenais le plan, les parties les articulations, les transitions, tout était là mais il fallait que ça sorte d'une autre tête, d'une autre bouche.
J'ai regardé un poupon sur les puces et j'ai eu envie de l'amputer au niveau des poignets pour matérialiser cette image, mais j'ai préféré acheter des poireaux. Que voulez-vous c'est la crise l'heure n'est plus au ludique, mais à l'alimentaire.
Un sujet à rendre plus tard, on l'amène avec soi en passant la porte en haut de la salle et peu à peu il prend toute la place disponible, il est la accroché au mur, nuit et jour et quand on ferme les yeux il est toujours là. Ce n'est pas simplement un examen à faire, c'est faire son propre examen.
On empile des trucs, des phrases, des livres jusque dans le lit.
Ils interrogent, ils font problèmes, ils transforment la quiétude en champ de bataille et me je me réveille en criant que cet axe la n'est pas le bon.
Alors il faut se mettre debout à nouveau, éclairer un peu le temple, sortir les outils et fabriquer un nouvel axe pour satisfaire tel ou tel passage.
De proie du sujet en devenir prédateur, celui qui le tord et l'essore entre ses griffes.
On reprend à la base, on retourne à Leyde au XVII° pour chercher cet impossible "je".
On se retire dans les contrées de cette raison tantôt pure, tantôt pratique et pourquoi pas dialectique pendant qu'on y sera avec les "sols partriens".
On se met à moutonner au bord du lac dans cette ornière trop profonde pour aboutir, on se demande si "la mauvaise foi" de ce garçon de café peut nous répondre pour nous extraire cette dent qui abat le jour dans des attitudes solipsistes, en vérité insoutenables.
Puis on rentre, on fait cuire le poireau que l'on à débité en morceaux suffisamment grand pour fabriquer une sorte de marionnette végétale qui se met à poser des questions, à revendiquer son droit à la conscience.
Et voila Pinnochio et Wittgenstein qui dansent dans la marmite.
La vapeur enfin délivre le légume et transforme son âme vide en âme odeur et en soulevant une pile de papiers on tombe sur un feuillet, un petit cahier ou sont répertoriés tant de traces que l'on finit toujours par en  trouver une qui convient pour nous distraire.
En cette place des extraits de la Généalogie de la morale.
Il ne me manquait que lui dans le Panthéon des démonteurs de panlogisme, me voila circonspect assis par terre dans la cuisine, la tête du poireau s'est enfin transformée en légume et moi avec.
Cette promenade est sans début et sans fin, avec lui qui ramène sur le tapis sa volonté de puissance depuis des siècles nous épluchons les poireaux de la conscience avec le fil du rasoir sur lequel très souvent on se taille les veines parce qu'il nous est impossible d'en réfuter les sentences.
Voila, affaire à suivre, mais là plus le temps.

C'était juste quelques minutes avec vous, quelques minutes élargies sur cette page comme souvent pour éviter le trop plein, l'implosion...

Balder

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Commentaires
O
Je préfère le sillon à l'ornière.<br /> Dans l'ornière on s'enlise,<br /> dans le sillon on sème,<br /> on s'aime.
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