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Le salon de Balder
30 novembre 2008

SADE

La question posée par le nom en apparence inabordable de Sade peut sans doute se résumer ainsi: comment se fait-il que le texte sadien n'existe pas comme texte pour notre société et notre culture? Pour quelles raisons cette société, cette culture s'obstinent-elles à voir dans une œuvre de fiction, une suite de romans, un ensemble écrit, quelque chose de si menaçant qu'une réalité, seule, pourrait en être la cause- réalité qui, du fait même de cet accent occulte dont elle se trouve marquée, ne saurait être dès lors qu'une réalité sacrée?
Comment se fait-il que ce texte, donc, immense, cohérent, minutieux et qui est paradoxalement déclaré monotone et ennuyeux alors qu'il est un des plus variés et des plus passionnants de notre bibliothèque, comment se fait-il que ce texte soit à la fois lu ou édité partiellement et réduit à quelques significations majeures, lesquelles sont ensuite déclarées exceptionnelles? Comment se fait-il plus précisément que nous soyons amenés à poser une pensée Sade en dehors de son écriture, une pensée qui, selon les cas, selon que l'on prend le rôle de l'accusateur ou de l'accusé, c'est à dires selon que l'on se soumet à un mode d'expression juridique et par conséquent rhétorique, serait inhumaine, pathologique ou, plus profondément: lucide, audacieuse et explicative du fait homme?
Comment se fait-il que Sade soit à la fois interdit et admis, interdit comme fiction (comme écriture) et admis comme référence psychologique ou physiologique?

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