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Le salon de Balder
27 octobre 2010

Quelques pas avec Conrad

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Aussi sourde et rigide qu'une femme de Bath, je lui ai tout de même acheté trois bouteilles d'étrange. J'ai du payer trois livres pour le tout et elle ne m'a pas même offert l'ombre d'un oeil de papillon. Rien à faire j''étais dévoilé, perdu en chemin vers le Midwest à l'affut du moindre train qui pourrait m'éviter de traverser Londres à nouveau. Mais je ne l'ai pas trouvé, alors je suis descendu à Victoria, comme toujours, et j'ai à nouveau marché vers la gauche en sortant de la gare, pour atteindre la public library, c'était un mercredi, temps froid et soleil radieux, la rue, les gens, la rue, les gens. Les vitrines en sourdines, quelques arbres, sous les vieilles façades et l'entrée en M, majuscule cerné de chantilly. A la recherche de L'agent secret de Joseph Conrad, c'est quelques rayons avant la fenêtre de la dernière fois et de l'aimant Dos Passos. Je le lirai ici, assis sous cette lampe à l'aura criminelle. L'enquête se passe à Londres, les revendications dépassent de très loin les limites de l'étiquette victorienne, on transgresse, on se réchauffe par tous les moyens, les plus explosifs soient-ils dans cette arrière boutique déglinguée, au coeur d'un Londres très éloigné des cartes postales d'aujourd'hui. Il fait froid, on grelotte entre les pages, l'odeur est pesante, mais grâce à elle, il fait moins froid, la chaleur s'épaissie dans les strates de la misère, la vermine entretient le foyer de révolutionnaires que je vois comme des clowns. Ce n'est que ma représentation de leurs images dans le récit. Ce soir je chercherai la boutique d'Adolf Verloc dans Soho, ici comme partout je poursuis des personnages de livres, après tout n'en suis je pas un moi aussi. Avec le gros Michaelis nous mangerons plusieurs fois de suite des mets assez gras, puis nous nous saoulerons avec Ossipon avant de l'humilier devant les femmes, ces mécènes de nos ingratitudes les plus basses. Est ce que l'ambassade de Russie existe toujours à Londres? La Russie ce nom me frappe comme une énigme, j'ai envie d'y aller un jour sur les traces des écrits de Gogol. Gogol est-il venu à Londres? Je n'imagine pas d'enclave architecturale russe à Londres, quoique... Le professeur est clairement un imbécile, anarchiste, meurtrier aveuglé par un idéal, un de plus sur la liste, je ne veux pas le rencontrer, il à du quitter Londres depuis longtemps, pensez-vous, le livre date de 1907 et nous voila rendue en Septembre 2010. Ce livre ou Dickens n'est jamais très loin est assez cynique, où ironique enfin toujours un moyen pour les uns de se haïr eux mêmes en rejetant la faute sur les autres, mais j'ai aimé marché sur les lignes, glisser sur l'urine encore chaude et déjà presque gelée malgré l'odeur détestables des pages salies par les entrailles d'un champ de bataille sordide au relent futuriste d'attentats suicides.      Je n'aime décidément pas les mots se terminant par iste, ça à du commencer avec dentiste.            L'idée de rentrer demain en France m'ennuie. 

 

Balder

 

 

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