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Le salon de Balder
18 juin 2010

Conversation

Je viens de recroiser Bardamu dans le couloir. Il avait l'œil conversation muette, à croupions cuits croques mitaines et calembours.
Ce n'était pas l'heure rêver pour allumer quoi que ce soit.
Il fît trois pas, trois tours bien rond dans son annexe, devenant sur la fin un peu entreprenant, prêcha une muraille pour exaucer la liberté.
Quatre-vingt-treize au mitard! Des dévotions, à la boucherie, un deux trois au placard, ranger gamelle, brûler balais!!
Le désosseur à la ceinture, il s'en est fait tout un programme, une idée enclenchée façon délectation, un menu type, chevalet cossu et ombres du grand soir à la gouverne, ronce de noyer et velours mauve sur fond noir.
Même l'orage en embryon déglutissait ses sérénades.
Mais nous n'étions parvenus à naître qu'un de trop, un groupuscule sans virgules, mannequins embrigadés à la vitrine plexiglas d'une salle d'attente de province, achevant sans cesse les derniers magazines à coup de pioches savantes.
Convalescence, fébrilité, adoucissement.
L'air est pur ici madame, vous n'en ressentirez pas les étaux climatiques, votre robe en sera trouée d'ellipses parfumées Rabugro, muscade et poivre noir, une éclosion d'épices coffrés en contre-jour.
Danser sur moi en bas de l'allée, et si la nuit tombe de vos feuilles restez encore un peu debout dans l'automne du chemin, desfois que des ressorts m'en reviennent, des bruissements, des glissements, vers l'autre jour.

Balder

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