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Le salon de Balder
15 juin 2010

Rue étroite

mit_main

Tours, triangles, équations tordues de fenêtres bousculées, de vitres teintées d'odeurs froides remisant un ciel apportionné dans un exil collatéral aux mansardes imaginaires. Vous n'étiez pas bercé de ce monde que déjà vous sépariez ciel et terre en déchirant la toile, épais tapis où des blaps à la course se disputent la meilleure place au milieu des nuages.
Faîtes la boule et le cyprès!
Au fond la cour prenez la première cellule à droite et enfermez-vous!.. debout!... face au silence.
Dans le couloir ça grince un peu, quelques énigmes qui avancent exquises, sournoises, elles dévisagent et sgraffient le mur épais de quelques gouttes d'amour cru.
C'était tentant d'être une plume dans l'invisible noyau des clabaudages troubadours.
Accrocher, botteler convaincu d'une inexorable cible nous avons pris plusieurs verres dans ce bar trop étroit, si étroit que les murs ont finis par fondre sur leurs talons d'aiguilles et de miel.
J'avalais sans trêve le sirop des repentirs pour extraire vos échardes, vos hésitations, et nous sommes sortis grisés par les refrains d'un vieil hiver sans voile. Les palpitations de la ville éclatés par les songes se chargèrent dans l'impasse de poursuivre le travail, entre ces hémisphères, où frappe le bouard, la monnaie de l'échange.
Plus tard à la pleine aube dans l'ardent calcinable d'un jour neuf sans sommeil nous grimpâmes à rebours au dessus du vertige pour leurrer l'ancien socle où nous n'étions plus... que quelques miettes de gâteau une tasse de café, l'odeur du tabac froid dans l'encre du matin et des vieux numéros auxquels nous ne pensions plus associer de visage.

Balder



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