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Le salon de Balder
7 octobre 2009

Etre le pavé

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Un peu plus tard dans la vieille ville.
Café, genièvre et et goût de hareng dans la musette. fond de l'air en couverture, ossature imperméable, vue assiégée, tempérament humide et sec, pavés glissants, chaussures muettes, hommes en transit sur un chenal de fer
Les passants sont pinceaux.
Font, défont et refont sans cesse le décor.
Sans eux les choses reste figées dans le matin de ce dimanche posé dans l'objectif.
Sans cette traversée de chaussures, l'œil aurait sans doute pris le tramway de travers pour se disperser dans la zone engloutie des librairies obscures et des cafés sans fins.
Décider de les suivre, de les prendre en filature comme un détective à la probité douteuse se fondre dans le gris, dans la brume, couler un corps inerte au fond de son imper et devenir sa propre statue. Pas de bruit, pas de loup, s'encocher dans les portes, pour s'extraire du champ d'un hypothétique rétroviseur. Être sur les pas de ceux qui vivent en amont pour suivre le courant de leur dérive matinale. Juste happé par les pieds inconnus. De portes en vitrines, de façades bigleuses en horodateurs ordonnés, comme une balle rebondir.
Les rues se suivent, traînent leur dimanche dans le pas des inconnus, de carrefours en avenues quelque chose monte lorsque l'horizon se fait désert et qu'il n'existe plus rien pour disparaître. Les chaussures ralentissent devant une enseigne à l'encolure bien mise. Le cœur palpite en bas de l'écluse, près de la butte au pont levant, déjà une attente, peut-être un indice. Quartier De Pijp. Ruelles étroites, lumière compressée  entre les briques.
Relents de 19° siècle s'échappe des hublots de la ville.
Dans le bas ventre d'une maison, une ancienne scierie, ici un atelier découpé aux jointures par des rubans de plomb. Devant la masure étroite ou sont entré les inconnus, ne reste qu'un silence, une carence à combler et au travers des fenêtres de fin de matinée s'invente l'hiver des obscures lueurs.

Balder

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